Positionnement du CIS

Durant le semestre A20, nous nous sommes attelé·es à la définition de notre positionnement sur les enjeux d'ingénierie soutenable.

Ce positionnement ce résume autour de 5 axes :

Un projet de transformation de la formation autour de 3 axes conceptuels :
1/ Le développement d'une pensée systémique plurielle ;
2/ La place de la « lowtechnicisation » dans les métiers de l'ingénieur·e ;
3/ L'ouverture aux cultures non occidentales pour penser notre rapport au monde, et plus largement le questionnement des biais de notre propre culture.

Un projet d'accompagnement de cette transformation sur 2 axes opérationnels :
4/ La construction du projet professionnel de nos étudiant·es dans un environnement économique en transformation ;
5/ L'accompagnement de nos enseignant·es dans l'évolution de leurs pratiques pédagogiques.


Voici quelques précisions sur chacun des 5 axes :

1| On entend à travers la notion d'approche systémique le fait qu'un·e ingénieur·e soit capable de penser les systèmes technologiques dans leur globalité et dans toute leur complexité. Il s'agira alors pour elle ou pour lui de prendre en compte les interactions entre le(s) système(s) technologique(s) et son environnement (ressources, climat, biodiversité), l'hétérogénéité des composants du/des système(s) et les incertitudes inhérentes à la complexité. L'approche systémique consiste ainsi à étendre les limites du système analysé au-delà de sa composante purement technique pour comprendre les interactions entre ses éléments techniques et d'autres composants tels que les ressources naturelles ou le vivant. Modéliser ces systèmes complexes et hétérogènes a pour objectif de chercher à mieux les comprendre tout en acceptant l'incapacité humaine à les maîtriser.

2| La démarche de low-technicisation renvoie au fait que l'ingénierie dominante actuelle s’inscrit dans une logique de complexification technologique préjudiciable sur le plan environnemental. L’ingénierie soutenable vise à rechercher un équilibre entre les apports de la technologie et l’impact environnemental des solutions technologiques proposées. La démarche de « low-technicisation » ne vise donc pas à remplacer les high-tech ou les green-tech mais à savoir les (re)concevoir au juste nécessaire. Elle nécessite une connaissance des ordres de grandeur de l’impact environnemental des techniques et/ou méthodes mobilisées. Elle implique également de savoir remettre en cause le besoin, en termes de caractéristiques du produit, à partir d'une analyse de l'usage. Cette démarche pourra s'accompagner, d'une proposition de technologies plus sobres (en ressources et énergie), plus appropriables et réparables

3| Le recul critique sur nos propres cultures entend permettre aux étudiant·es de questionner sa culture et ses manières de penser et, en particulier, dans la culture occidentale, la logique de domination du sensible et du vivant par les sciences mathématisées. Il s’agira ainsi d’interroger, dans une dynamique historique et épistémologique, les cultures qui ont bâti nos sociétés humaines et ont conduit à la dégradation de nos « habitats ».

4| Pour mettre en cohérence les enjeux d'ingénierie soutenable avec le projet professionnel des étudiant·es, nous souhaitons co-construire le parcours d'ingénierie soutenable à l'UTC avec le monde du travail. Dans ce cadre, un conseil de département TSH (Technologie et Sciences de l'Homme) a été dédié à la discussion sur ce sujet avec les partenaires extérieurs (industriels, entreprises, associations...). Le CIS entretient également des liens avec le Forum de l'Ingénierie Durable (l'association UTCéenne qui permet de rassembler étudiant·es et professionnel·les autour de la question de la soutenabilité, via des stands, conférences, ateliers...).

5| Afin de déployer ces enjeux dans la formation UTC, nous avons conscience qu'un accompagnement des enseignant·es est nécessaire. C'est pourquoi des ateliers de réflexion et d'opérationnalisation ont été mis en place avec pour but une explication et une appropriation des enjeux. Ainsi, les enseignant·es participant à ces ateliers sont accompagné·es pour réfléchir sur la manière dont ces enjeux pourraient se traduire dans leurs enseignements. Ces ateliers sont également un lieu ouvert de débat et de discussion sur des thématiques autour de l'ingénierie soutenable.